Les reliques de Saint-Maximin et de la Sainte-Baume sont-elles celles de Marie-Madeleine ?
par La rédaction
Les reliques que l’on trouve à Saint Maximin et à la Sainte-Baume sont-elles celles de Marie-Madeleine ?
Partons de la tradition provençale : Marie-Madeleine, qui aurait vécu les dernières années de sa vie à la Sainte-Baume serait morte à Saint-Maximin (en bas de la montagne). Ses reliques auraient été vénérées jusqu’à que les invasions arabes (au VIIe siècle) obligent les chrétiens à cacher les reliques. Ces reliques furent retrouvées par Charles II d’Anjou, comte de Provence en 1279. Le pape Boniface VIII les authentifiera aussitôt et confiera leur garde aux dominicains.
Le tombeau retrouvé donne des indications précieuses : il est taillé dans un marbre extrêmement précieux, et les analyses montrent qu’il date du IVe siècle. Il possède de plus une fenestella, (c’est-à-dire une petite fenêtre dans laquelle on faisait passer des objets pour les transformer en reliques, par contact avec le corps du saint), à l’instar du premier tombeau de saint Pierre à Rome. Tout cela atteste qu’il contenait une personne dont la sainteté était éminemment reconnue.
Mais d’autres preuves archéologiques vont encore plus loin : l’inscription retrouvée dans le tombeau lors de sa découverte, et qui affirme que les reliques sont celles de Marie-Madeleine, précise qu’elles ont été enterrées sous le règne du « roi Eudes ». Et les découvertes ont permis de découvrir qu’effectivement, un roi nommé Eudes avait bien régné en Provence au moment des invasions arabes. Cela, Charles II d’Anjou et ses contemporains l’ignoraient, ce qui exclue la possibilité d’une réalisation d’un faussaire médiéval.
Enfin, le crâne ne possédait pas de mâchoire, et l’on possédait une au Vatican que l’on disait depuis des temps immémoriaux appartenir à Marie-Madeleine. Lorsque Charles II d’Anjou arriva au Vatican, miracle ! La mâchoire s’imbriquait parfaitement dans le crâne, ce qui explique la reconnaissance si rapide de ces reliques. Et Boniface VII donna la mâchoire manquante au comte pour compléter le crâne…
Mais comme aimait le rappeler le père Marie-Étienne Vayssière, ermite dominicain de la première moitié du XXe siècle à la Sainte-Baume, l’essentiel n’est pas de savoir si Marie-Madeleine est venue ou non à la Sainte-Baume, c’est de réaliser qu’elle y est bien présente aujourd’hui, pour porter nos intentions auprès du Christ.
Pour aller plus loin : Les reliques de Sainte Marie-Madeleine, par Marie-Christine Trouillet, archiviste-paléographe, Éd. Petrus.
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